72 – Abbas

12,50 

La col­lec­tion L’Album RSF pour la liber­té de la presse met à l’honneur les plus grands pho­to­graphes du XXe siècle. Après Robert Capa, Don McCul­lin ou encore Ray­mond Depar­don, c’est à Abbas (1944–2018), pho­to­graphe ira­nien qui disait « écrire avec la lumière », que nous ren­dons hom­mage. Sur le ter­rain en Iran, en Afrique du Sud, au Bia­fra, en Irlande du Nord, ou encore en Afgha­nis­tan, celui qui vou­lait ordon­ner le chaos en images a aus­si témoi­gné pen­dant plu­sieurs décen­nies de la rela­tion de l’Homme avec le divin. Sa dis­pa­ri­tion en 2018 a lais­sé le monde de la pho­to­gra­phie orphe­lin de l’un de ses plus grands conteurs. Pour la pre­mière fois, ses images en noir et blanc sont ras­sem­blées dans un album unique.

« C’était l’une de ses aspi­ra­tions, et il est triste que nous ne la réa­li­sions que trop tard. Un pro­jet vieux de dix ans, dont nous avions repar­lé peu de temps avant sa dis­pa­ri­tion en 2018. Il était arri­vé dans un café de la place du Palais-Royal à Paris avec un port­fo­lio com­plet, comme si le temps pres­sait, comme s’il fal­lait publier dans l’évidence et dans l’urgence. De notre côté, nous étions convain­cus que nous avions le temps. Comp­ter sur le temps est une erreur ter­rible, et qui se paie comp­tant. Abbas n’est plus, et si c’est un livre de lui, c’est un livre sans lui. » — Chris­tophe Deloire, secré­taire géné­ral de Repor­ters sans frontières

Ira­nien émi­gré en Algé­rie puis en France, Abbas débute sa car­rière à la fin des années 1960 en cou­vrant les conflits poli­tiques et sociaux. À Téhé­ran en 1978 quand s’amorce le mou­ve­ment révo­lu­tion­naire, il couvre aus­si bien les mani­fes­ta­tions pour et contre le pou­voir auto­cra­tique du Shah. Dura­ble­ment indi­gné du dévoie­ment de la révo­lu­tion ira­nienne par l’extrémisme reli­gieux, Abbas s’attachera, jusqu’à la fin de sa vie, à docu­men­ter les rela­tions com­plexes des Hommes avec la spi­ri­tua­li­té et les dieux. Dans les mono­théismes d’abord, mais aus­si chez les ani­mistes, les cha­manes ou les adeptes du culte vau­dou en Haï­ti. Dis­pa­ru en 2018 à 74 ans, Abbas, Ira­nien pho­to­graphe du monde, a toute sa vie gar­dé l’oeil et l’esprit grands ouverts.

« Cet album est un hom­mage à un grand pho­to­graphe huma­niste, à un homme libre. » — Pierre Has­ki, pré­sident de Repor­ters sans fron­tières, proche d’Abbas depuis leur recontre en Afrique du Sud en 1978.

Avec les contri­bu­tions inédites de : Ian Ber­ry, pho­to­graphe, ami d’Abbas depuis leur cou­ver­ture du Viêt Nam ; Shi­rin Eba­di, prix Nobel de la paix (2003) ; Hamish Crooks, fils d’Abbas ; Meli­sa Teo, pho­to­graphe et épouse d’Abbas et un avant-pro­pos de Pierre Has­ki, jour­na­liste et pré­sident de Repor­ters sans frontières.